Le
Cannabis, le Chanvre ou le Chanvre cultivé est une espèce de
plantes annuelles de la famille des Cannabaceae. C'est l'unique
représentant du genre Cannabis. Il est parfois appelé Chènevis,
comme le nom de la graine de chanvre, et Zamal à La Réunion.
L'espèce
Cannabis sativa L. a été divisée en plusieurs sous-espèces. Cette
division est discutable : certains ne considèrent pas les
différences entre les sous-espèces comme suffisamment importantes
pour les rappeler. On peut néanmoins différencier quatre phénotypes
bien distincts.
Le
chanvre fut très largement utilisé par le passé et il côtoie
l'être humain depuis le Néolithique. Il a toutefois peu à peu été
interdit ou fortement réglementé au cours du xxe siècle en raison
de ses propriétés psychotropes. Cela est dû à la propagande
puritaine de l'époque aux États-Unis, qui en voyant l'échec de la
prohibition, s'intéressa au cannabis, aidé par différents lobbys
industriels (coton, papier, pétrole, nylon) et en réglementant très
durement l'usage.
Le
chanvre connaît de multiples utilisations, telles les tissus, la
construction, les cosmétiques, l'isolation phonique et thermique, la
fabrication d'huiles, de cordages, de litières, l'utilisation sous
forme de combustibles, en papeterie, pour l'alimentation humaine,
l'alimentation animale, comme biocarburants, pour des usages
médicamenteux, pour un usage récréatif ou comme matériaux
composites en association avec des matières plastiques. La filière
chanvre trouve un regain d'intérêt avec l'augmentation du prix du
pétrole et la prise de conscience environnementale. Les pays
européens et les collectivités locales de ces pays tentent ainsi de
favoriser à nouveau la culture du chanvre.
Et
le cannabis est considéré comme étant une drogue douce notamment
du fait de l'impossibilité de faire une overdose de THC en fumant,
mais cette notion est trompeuse selon certains auteurs. En effet une
dépendance psychique au cannabis, mais non physique comme dans le
cas des drogues dites dures, reste possible. Par ailleurs des effets
métaboliques néfastes ont été observés.
On
recense plus de soixante cannabinoïdes dans les différents
cultivars de chanvre. Le tétrahydrocannabinol (THC), le cannabidiol
(CBD) et le cannabinol (CBN) sont les plus répandues. Leur
biosynthèse se fait dans des glandes spécialisées présentes sur
toutes les parties aériennes de la plante. Le développement de ces
glandes débute avec la formation des bractées. Les facteurs
régulant la production de cannabinoïdes ne sont que partiellement
connus. Bien qu'il soit prouvé que le stress environnemental
augmente de manière importante la quantité de Δ
9-tetrahydrocannabinol (Haney and Kutscheid, 1973; Coffman and
Gentner, 1975), une théorie plus générale est que les aspects
qualitatifs dépendent de la génétique de la plante et que les
aspects quantitatifs sont influencés par des facteurs
environnementaux (Fairbairn and Liebmann, 1974 ; Latta and Eaton,
1975). Les cannabinoïdes jouent le rôle d'agents défensifs, contre
la dessiccation, les parasites, les UV-B, le froid et les microbes.
De
nos jours, dans les pays où il est autorisé, le cannabis médical
est employé dans une très grande variété de maladies et de
pathologies, comme:
- Nausées et vomissements
- Anorexie et cachexie
- Spasmes
- Troubles du mouvement
- Douleurs
- Glaucome
- Diarrhées
- Épilepsie
- Asthme
- Dépendance et état de manque
- Symptômes psychiatriques
- Maladies auto-immunes et inflammations
- Insomnies
D'une
manière générale, les effets varient en intensité et en durée,
en fonction du mode de consommation, des teneurs respectives en THC
(effet high) et CBN (effet stone) ainsi que du sujet, de son état
physique et psychique. Les effets peuvent durer entre quelques
minutes (inhalation) et quelques heures (ingestion). Leur durée est
tout autant variable.
Généralement
:
- euphorie, hilarité, excitation ;
- relaxation, détente, sensation de flottement ;
- facilité d'introspection (disparition de l'inhibition) ;
- association d'idées créatives ;
- sensation d'intelligence, de créativité qui est souvent dû à une augmentation de l'ego.
- stimulation de l'appétit (Voir Usage médical) ;
- sommeil ;
- perception visuelle ralentie (sensation de voir les évènements se passer plus lentement) ;
- sensation d'extrême plaisir même face à des choses parfois futiles.
Des
doses plus fortes peuvent induire une augmentation de la perception
auditive et visuelle (diminution de l'inhibition latente), qui peut
engendrer des hallucinations et conduire au bad trip ou au contraire
amplifier les sensations durant un spectacle musical ou devant un
film, effet souvent recherché.
Effets
indésirables
Après
la consommation, l'usager peut manifester les symptômes suivants :
- yeux rouges, mydriase ;
- tachycardie, hypertension/hypotension ;
- assèchement buccal (familièrement appelé « la pâteuse » ou « moquette » souvent caractérisée par un blanchiment de la langue) ;
- anxiété ;
- altération de la mémoire immédiate ;
- troubles de la perception du temps (quelques minutes semblent être des heures, ou l'inverse) ;
- paranoïa ;
- peut révéler une schizophrénie latente. Toutefois, ce n'est pas la cause immédiate de la schizophrénie. Il s'agit davantage d'un facteur précipitant. En effet, les effets hallucinogènes des drogues peuvent entraîner le début de troubles psychotiques. Le risque est important chez les personnes vulnérables à cette maladie.
- Des vomissements sont possibles, mais sont surtout provoqués par les produits coupants ou l'angoisse due à la perte de repères.
- Lorsqu'il est pris par un conducteur, il augmente le risque d'accident de la route et double le risque d'accidents mortels.
Effets
cognitifs :
Le
cannabis altère la mémoire immédiate, la concentration, le rappel
des souvenirs ou des mots, et peut donc diminuer les capacités
d’apprentissage. En l’état actuel des connaissances, la mémoire
ne semble pas affectée au-delà du temps des effets du cannabis,
c'est-à-dire quelques heures. Cette amnésie est multipliée en cas
de consommation associée avec de l'alcool.
Le
cannabis perturbe les processus de mémorisation du cerveau en
désorganisant le fonctionnement électrique de l'hippocampe,
structure clé du cerveau pour l'activation de la mémoire. Le
cannabis aux doses usuellement présentes chez ses consommateurs
supprime les oscillations électriques, essentielles dans le
processus d'apprentissage et de mémorisation. Les processus
cognitifs sont désorganisés.
La
principale substance active dans le cannabis, le THC, bloque aussi la
libération d'un neurotransmetteur important dans l'hippocampe,
l'acétylcholine, affectant le fonctionnement électrophysiologique
du cerveau.
Le
cannabis perturbe chez le fœtus la formation des réseaux de
neurones dans le développement du cerveau, ce que confirme la
proportion très élevée d'enfants ayant un retard mental chez les
mères consommatrices.
Effets
psychiques :
L'usage
de cannabis peut traduire un mal-être psychique – parfois
insoupçonné – pouvant se transformer en paranoïa, crises
d'angoisses, sentiment d'oppression. Il existe aussi quelques cas de
psychose cannabique aiguë.
Au
niveau neuro-psychiatrique, la substance peut diminuer l'attention,
aggraver ou révéler des troubles psychiques comme n'importe quel
psychotrope. Un syndrome amotivationnel (démotivation) peut
apparaître, ainsi que : manque d'estime de soi, intempérance,
dépression et tendances suicidaires. Il existe une corrélation
entre l'usage prolongé du cannabis et la dépression chez certains
patients mais il reste difficile de dire si le cannabis produit la
dépression ou si la dépression favorise une consommation chronique…
Différentes études, à la crédibilité variable, suggèrent des
liens entre schizophrénie ou psychose et cannabis (Lien entre
schizophrénie et consommation de cannabis).
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