Christian Vankoekelbergh
Ecriture
Téjat
Le Congrès
Chapitre 2 (1/2)
Illustration Sairaphina-Kro
Les murs du hall sont rouges, parsemés de dorures représentant les différents signes astrologiques et éclairées par des bougies disposées dans des appliques murales et sur des chandeliers.
On ne peut douter que le congrès se passe dans la salle faisant face au vestiaire, il suffit d’entendre les bribes de conversations nombreuses et diverses en émanant.
Nous nous dirigeons vers le vestiaire. Je me retourne quand même pour voir par où nous sommes passés mais, à mon grand étonnement, il n’y a plus qu’un mur. Janvier, ne comprenant pas ma perplexité, se retourne aussi et, ayant saisi la raison de mon étonnement, sourit de toutes ses dents et se penche vers moi en disant :
Janvier : « N’aie pas d’inquiétude, la porte de sortie se trouve toujours là, et si tu veux l’activer, il te suffit de l’appeler. »
Téjat : « Et comment dois-je l’appeler ? »
Janvier : « Tu as sans doute remarqué de quelle manière, arrivé dans le sanctuaire, Norbert a frappé trois fois sur le sol. Il te suffit d’utiliser le même procédé et tu sortiras d’ici.
Une fois à hauteur du vestiaire, nous enlevons nos vestes et les donnons à la personne se tenant derrière le comptoir. Il les prend et se retourne pour les mettre sur cintre et là, je reste perplexe ; au bas de son dos pend une touffe de poils longs ressemblant étrangement à la queue d’un animal, qui se balance de gauche à droite.
Mes compagnons se dirigent vers la salle des événements, comme si ils ne remarquaient rien, mais je n’arrive pas à détacher mon regard de cette bizarrerie. L’homme, voyant ma curiosité mal placée, se tourne vers moi et me lance un grand sourire. Caprice, voyant ma réaction, se dirige vers moi et me lance :
Caprice : « Voyons Téjat, cela te plairait-il qu’on te regarde comme une bête curieuse ? Ne t’avons-nous pas prévenu en chemin que tu risquais de voir des choses peu ordinaires ? Imagine, si tu fais cette tête rien qu’au vestiaire, qu’est ce que ce sera une fois au milieu de la foule ? »
Il n’a pas tort, j’en suis conscient, il faut que je me maîtrise un peu ! Je prends mon courage à deux mains et me dirige vers la salle principale, me préparant psychologiquement aux différentes créatures que je vais découvrir.
Arrivé là, quel n’est pas, malgré cette mise en condition, mon étonnement ! Cette salle est gigantesque, il y a du monde qui grouille de partout, on en voit à peine le fond. Alors qu’il faisait nuit dehors, la lumière naturelle du soleil vient en caresser chaque élément, dégageant une douce chaleur comme on n’en trouve que les matins d’été. Suis-je toujours sur terre ou a-t-on traversé un passage menant vers une autre dimension ?
Heureusement que j’ai déposé ma veste à l’entrée, elle m’aurait bien trop gêné, avec la chaleur qu’on ressent dans cette salle!
Continuant mon chemin, je remarque que les murs montent très haut et sont faits de grosses pierres. En haut de ces murs, un balcon longe le pourtour de la salle, comme un premier étage ouvert. Nombre de personnes se baladent dessus.
Nous commençons notre petit tour de salle, passant à côté de bon nombre d’échoppes exposant des produits variés.
Chaque échoppe est séparée des autres par des parois en pierre. En voici une où l’on vend des herbes, une autre où l’on trouve différentes bougies, poudres ou concoctions ; chacun brade des produits uniques et en voyant la longueur de l’allée et la quantité de produits utilisés, je comprends enfin pourquoi Norbert et Caprice doivent si souvent commander des articles, il y en a tellement, ce ne serait pas possible de posséder ne fusse qu’un exemplaire de chaque sorte.
Norbert, voyant un produit l’intéressant, se tourne vers Caprice d’un air larmoyant et le supplie presque :
Norbert : « Ho, Caprice, regarde, de la poudre de roche, depuis le temps que j’en cherche, elle est très difficile à trouver. »
Suite à un hochement de tête positif de Caprice, Norbert fonce vers l’échoppe en question, son portefeuille déjà en main ! Pendant ce temps, j’observe sagement le monde en effervescence autour de moi.
Je remarque au milieu de la salle, une buvette, entourée de petites tables autour desquelles des personnes ainsi que des créatures diverses sont assises et papotent tout en sirotant de drôles de breuvages.
Un groupe, habillé comme au temps de la révolution française, est en train de trinquer pas loin de moi ; les hommes sont en uniforme, les femmes en robes à dentelles, les cheveux tressés sur la tête et le visage maquillé de blanc. Elles portent également des gants et s’aèrent à l’aide d’un éventail. Une femme les rejoint et les salue à la manière de l’époque. A force de les observer, je commence à attraper des sueurs froides, peut-être est-ce-moi mais j’ai l’impression qu’il y a quelque chose de diabolique dans leur regard et dans leur sourire, ca me met presque mal à l’aise.
Je me remémore la leçon que m’a faite Caprice sur le fait de dévisager les gens et détourne le regard, et la, quel n’est pas de nouveau mon étonnement, un homme se promène en fumant le cigare, normal jusque là, mais de son cigare sortent des formes telles qu’un arbre feuillu, une voiture ou un chien !
Caprice arrive derrière moi et, me voyant toujours aussi abasourdi, m’explique :
Caprice : « C’est sans doute impressionnant comme ça mais quand tu connais le truc… »
Il aime éveiller la curiosité en moi ! Je ne peux m’empêcher de lui demander de quelle manière cet homme crée ces formes.
Caprice : « Rien de plus simple, le cigare contient un charme qui donne à sa fumée, une fois sortie, la forme de ce à quoi tu penses sur le moment. C’est Jérôme, un commerçant situé de l’autre côté de la salle qui les vend. »
Janvier et un Norbert à l’air satisfait nous rejoignent. Voyant mon envie irrépressible de découverte, ils me proposent de me laisser flâner tranquillement pendant qu’ils font leurs emplettes. Nous fixons donc un rendez-vous deux heures plus tard, à cette même buvette que j’observais attentivement cinq minutes plus tôt.
Cette idée m’arrange, cela me permettra de repérer sans trop de hâte les différents rayons et praticiens susceptibles de m’intéresser. Je regarde ma montre, 10 heure du soir, il faut savoir l’intégrer, vu la lumière baignée de soleil tout autour de nous !
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