L’acupuncture
est une des branches de la médecine traditionnelle chinoise, basée
sur l’implantation et la manipulation de fines aiguilles en divers
points du corps à des fins thérapeutiques.
L'acupuncture
traditionnelle se base sur des concepts pré-scientifiques et
vitalistes en élaborant son raisonnement diagnostic et thérapeutique
sur une vision énergétique taoïste de l'homme et de l'univers :
l'homme, microcosme, organisé à l'image du macrocosme universel, se
trouve donc soumis aux mêmes règles, qui devront inspirer son mode
de vie, et serviront de trame à l'élaboration de l'acte médical.
Des études
scientifiques n'ont pas réussi à s'accorder sur la preuve
d'efficacité de l'acupuncture dans le cadre de la gestion de la
douleur sauf dans le cas de cervicalgies où plusieurs études
méthodologiquement fiables semblent atteindre un consensus. Des cas
d'infections et de pneumothorax ont été rapportés. Sur les 57
travaux publiés après l'an 2000 inclus dans une méta-analyse de
2011, seuls 4 ont une méthodologie considérée comme excellente.
L'acupuncture
aurait été introduite en Europe au xviie siècle par Willem Ten
Rhyne, médecin hollandais de la Compagnie des Indes (1679) qui
l'aurait découverte à Nagasaki au Japon où il séjourna pendant
deux ans, ainsi que par Kæmpfer. Un siècle plus tard, Dujardin et
Vicq d'Azyr relatent le procédé dans leurs ouvrages respectifs.
Cependant, il semble que ce soit Louis Berlioz, père du compositeur
qui, le premier, en ait tenté la pratique en France (1810), imité
ensuite par de nombreux médecins. À partir de 1853, le consul Dabry
participe à sa diffusion en Europe, mais ce n'est vraiment qu'à
partir de 1927 qu'elle va devenir populaire grâce aux travaux du
sinologue George Soulié de Morant.
Selon la
tradition chinoise, l'être vivant, et ici plus particulièrement
l'homme, est une organisation résultant de la combinaison de matière
- le corps matériel ou physique - de nature yīn, et d'énergie -
qui anime la matière - de nature yáng. L'équilibre harmonieux
entre ces deux composants conditionne l'état de santé. Les
perturbations de cet équilibre sont responsables de la maladie.
Toute perturbation de nature à rompre cet équilibre affecte d'abord
préférentiellement l'énergie. Par exemple, un excès de yáng
pourra générer une douleur soudaine, une inflammation, des spasmes,
un mal de tête ou encore une augmentation de la tension. Un excès
de yīn pourra se traduire par des douleurs diffuses, une sensation
de froid, de la rétention d'eau ou une grande fatigue.
L'énergie
(Qi) est mouvement et sa perturbation principale sera l'entrave au
mouvement : le blocage. L'énergie bloquée en une région du corps
matériel s'accumule en amont du blocage, alors que les régions en
aval du blocage vont se trouver en déficit énergétique. En
présence d'un état de pathologie ainsi décrit, l'acupuncteur va
établir son diagnostic en recherchant les niveaux auxquels l'énergie
est bloquée, et quelle est la raison du blocage. Il va ensuite
appliquer son traitement en levant le blocage et en corrigeant, si
cela se peut, la raison de ce blocage. L'aiguille, entre autres
moyens, va lui permettre de diriger le cours des énergies.
L'énergie
circule notamment le long de conduits appelés méridiens, et, à
partir de ces méridiens, se répand dans tout le corps pour
insuffler son principe vitalisant (yáng) à l'ensemble des
constituants de l'organisme. Elle a une certaine correspondance avec
le sang, qui, lui-même, circule dans des conduits (vaisseaux) et se
répand dans tout le corps pour l'irriguer de son principe yīn.
En outre, il
y a plusieurs énergies, chacune ayant sa spécialité ; outre les
méridiens principaux, il y a encore une foule de méridiens aux
fonctions diverses ; l'équilibre de l'organisme humain doit toujours
être évalué relativement à celui de son environnement, et de
cycles qui vont en rythmer l'évolution, cycles avec lesquels il
devra rester en harmonie et dont les correspondances matérielles
(les cinq éléments) vont servir de repère à l'acupuncteur pour
établir son diagnostic et son traitement, en fonction de règles
subtiles qui trouvent leur origine dans le taoïsme.
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