Pour un meilleur service face au public toujours plus grandissant de votre quotidien Corps Esprit Energies, nous avons changé de site.

Les nouvelles publications ainsi que les anciennes apparaissent maintenant sur http://corps-esprit-energies.info

dimanche 11 novembre 2012

Côté Lecture : Téjat - Le Congrès 2


Christian Vankoekelbergh

Ecriture

Téjat
Le Congrès
Chapitre 1 (Partie1/2)


Illustration Sairaphina Kro




Mon nom de sorcier est Téjat.

Cela fait quelques années maintenant que je m’intéresse à la magie blanche et cette pratique m’a déjà amené à de brillants résultats.

La magie doit être réfléchie, il faut savoir déterminer les infimes différences entre la blanche et la noire.

Je vous explique :

Imaginons que je décide d’aider quelqu’un à obtenir un résultat quelconque, si je pousse simplement un peu le destin pour que cette personne obtienne par elle-même ce qu’elle désire, c’est de la magie blanche ; mais hors de question de lui apporter le produit de ce désir directement dans les mains, car pour arriver à ce résultat, j’aurai forcément dû faire appel à la magie noire.

La magie blanche doit toujours être utilisée dans le but d’aider quelqu’un et c’est ma destinée.



Me voici donc par une belle soirée d’automne sur le siège arrière de la voiture de Caprice et Norbert, les deux frères qui tiennent le magasin de sorcellerie de la ville. Nous sommes dans une petite auto passe-partout facilement âgée de dix ans et nous nous dirigeons tous trois vers l’autoroute. On entend parfois quelques râles émanant de son moteur lorsqu’elle gravit les montées et elle grince de temps en temps lors des changements de vitesse mais elle est encore tout à fait confortable.

Les deux frères m’ont gentiment invité à les accompagner à un congrès de sorcellerie.

Plusieurs sentiments se mêlent en moi, une certaine excitation à l’idée d’y être, bien sûr, mais aussi une forte appréhension face à l’inconnu, en effet, c’est la première fois que je me rends à ce genre de rassemblement où tant de représentants de cette pratique se réunissent.

Je dois avouer qu’à part les boutiques de sorcellerie et les salons de l’ésotérisme où il y a plus de curieux que de gens sérieux, je n’ai jamais fréquenté ce monde à part, non que je ne l’ai pas désiré, mais je n’en ai pas encore eu l’occasion, et à vrai dire, je ne savais même pas que ce genre de rassemblement pouvait exister !

Je me demande vraiment ce que ca va donner.

Sur le chemin, Norbert tient à me préparer aux choses que j’allais voir :

Norbert : « Tu verras, il y a des êtres qui ne nous ressemblent en rien, que ce soit au niveau physique ou psychique, car ce soir les portes de ce congrès ne s’ouvrent pas que sur notre monde, mais aussi sur d’autres dimensions d’où viennent d’autres sortes de pratiquants de notre art, mais il ne faut pas que tu sois effrayé, d’où qu’ils viennent, ils ne pratiquent que la magie blanche. »

Ces belles paroles ne me rassurent pas spécialement, je suppose que ce qui m’effraye le plus à l’idée d’aller à ce congrès, c’est l’appréhension face à ce que je vais découvrir, la peur de l’inconnu.

Caprice se tourne vers moi et continue la petite leçon commencée par son frère :

Caprice : « La réunion se déroule dans une grande salle dans laquelle tout un chacun est libre de s’exprimer ou de présenter ses talents. Certains nous font découvrir leurs dernières trouvailles, d’autres tiennent des échoppes bondées de produits aussi variés qu’étranges, d’autres encore préfèrent débattre de tel ou tel sujet, et enfin, il y a ceux qui sont là pour convaincre les visiteurs d’adopter un certain style de vie, ils sont appelés les syndicalistes de la sorcellerie. »

Surpris par sa dernière réflexion, je lui demande :

Téjat : « Même dans la magie il existe des syndicats ?! »

Caprice : « Oui, mais ce n’est pas pour autant qu’ils sont bienfaisants ; pour te donner une idée, certains adeptes de ces syndicats sont plus désireux d’utiliser leurs pouvoirs comme bon leur semble et où bon leur semble, sans se soucier de ce que les autres pourraient penser. »

Imaginant la scène, je poursuivis en disant :

Téjat : « Si tout le monde suit leur courant, ça risque d’être la panique en ville, le commun des mortels ne comprendrait pas ce qui se passe… »

Caprice termine cette conversation :

Caprice : Je ne te le fais pas dire, la tension serait tellement forte qu’on risquerait de se trouver à nouveau à l’époque à laquelle on brûlait les sorciers sur le bûcher. Il ne faut pas oublier les conséquences qu’a eu cette chasse aux sorciers, c’est une époque qui a connu malheureusement une forte régression, en effet, si tu fais bien attention, c’est pendant le moyen-âge que l’homme a le moins évolué. Mieux vaut rester comme nous sommes actuellement, présents, actifs et discrets. »

Quelques instants plus tard, nous quittons l’autoroute pour nous engager dans de petites routes de campagne ; le manque d’éclairage mis à part aux peu de carrefours que nous croisons nous baigne dans une ambiance tellement sombre que Norbert est obligé d’allumer ses grands phares et de diminuer un peu la vitesse.
Je suis vraiment impatient d’arriver à ce congrès, rien qu’à penser aux différentes techniques que je vais découvrir et, pourquoi pas, aux contacts avec d’autres praticiens que je vais pouvoir nouer, me voilà tout excité !

On a dû encore facilement rouler une demi-heure sur ces petites routes, ne me demandez surtout pas par quel chemin nous sommes passés, je suis incapable de m’en rappeler, il faut dire que mon impatience ne m’a pas permis d’être spécialement attentif à ce qui se passait autour de moi ! J’ai quand même remarqué combien ces routes sont calmes, je ne me souviens même pas qu’on aie croisé une autre voiture sur notre trajet.

Visiblement, mon excitation doit plutôt apparaître comme de l’angoisse car Caprice n’arrête pas de se retourner vers moi en me disant :

Caprice : « Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer. »

Mon angoisse est bien moindre par rapport à la curiosité qui m’habite, mais il est vrai que je me sens quand même un peu anxieux en pensant à ce que je vais découvrir, un monde qui m’est totalement inconnu.

Apparemment, nous arrivons à destination, Norbert s’arrête devant un grand champ dans lequel bon nombre de voitures sont garées.

Pendant qu’il cherche une place, je regarde tout autour de moi où se trouvent les propriétaires de ces voitures mais je ne vois rien, ni être vivant, ni bâtiment ou chapiteau monté pour l’occasion, juste un escalier en bois qui se dresse au bord de la route, rempli d’enseignes publicitaires et ne menant à rien. Je trouve ça étrange mais bon, peut-être ne sommes nous pas encore arrivés à destination et qu’un bus va venir nous chercher. Attendons de voir…



(Prochain Episode le Mois Prochain)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire